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Tunisie : la Banque mondiale sanctionne Kaïs Saïed pour propos racistes


La Banque mondiale a décidé de suspendre son cadre de partenariat avec la Tunisie « jusqu'à nouvel ordre ». Cette décision fait suite à des propos racistes de Kaïs Saïed et à des attaques contre des migrants du pays d'Afrique du Nord.


La violence a éclaté après que le président tunisien Kais Said a prononcé un discours condamnant "les hordes d'immigrants illégaux". Les citoyens tunisiens battent, persécutent et même volent les migrants en public. C'est une conséquence directe de la déclaration malheureuse du chef de l'Etat tunisien. La situation a déclenché une vague d'indignation vertueuse tant au niveau national qu'international.

Par ailleurs, la Côte d'Ivoire, le Mali et d'autres pays ont également commencé à rapatrier leurs compatriotes. Quant au Sénégal, il a créé une cellule de crise visant à protéger les ressortissants résidant en Tunisie. Cependant, de multiples réactions ont contraint la Tunisie à revoir sa position et à tenter de redresser la situation. En effet, les autorités ont promis d'enquêter sur la situation des migrants. Certains d'entre eux obtiendront des permis de séjour.

Valeurs fondamentales de l'inclusion des immigrants

Ces mesures n'ont pas suffi à calmer la colère déclenchée par le président Keith Saeed. En fait, la Banque mondiale a décidé d'imposer des sanctions. Dans une lettre à son équipe, le président de l'agence, David Malpass, a indiqué qu'il n'était pas en mesure de poursuivre sa mission sur les lieux. La banque a fait référence aux "circonstances" prévalant dans le pays. "La sécurité et l'inclusion des immigrants et des minorités ethniques font partie des valeurs fondamentales d'inclusion, de respect et d'antiracisme", a rappelé M. Malpass.

Il a également précisé que la décision concerne le cadre de partenariat avec le pays, qui sert de base à la surveillance par le conseil d'administration de la Banque pour évaluer et soutenir les programmes d'aide dans le pays. La Banque mondiale a déclaré qu'elle ne serait plus en mesure de lancer un nouveau programme de soutien avec la Tunisie tant que le conseil ne se serait pas réuni. Seulement, elle a décidé de reporter la rencontre sur la Tunisie « jusqu'à nouvel ordre ». "Les projets financés sont toujours financés, les projets en cours sont toujours en cours", a ajouté le responsable.

1,2 million de Tunisiens en Europe

"La Tunisie avait une longue tradition d'ouverture et de tolérance, encouragée par beaucoup dans le pays", se souvient David Malpass. Il a déclaré au personnel de la Banque mondiale que si les mesures prises par le gouvernement tunisien pour protéger et soutenir les migrants et les réfugiés dans cette situation très difficile allaient dans la bonne direction, son institution agirait en conséquence. Non sans avertissement que ses opérations dans le pays pourraient ralentir en raison des mesures de sécurité. Surtout les employés d'Afrique subsaharienne.

Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), la Tunisie compte 12 millions d'habitants et abrite plus de 21 000 ressortissants des pays d'Afrique subsaharienne. Dans le même temps, le pays compte plus de 1,2 million de migrants dans le monde, principalement en Europe, dont un nombre important sont également en situation irrégulière. Cependant, ils n'ont pas été persécutés dans leurs pays d'accueil. Un exemple qui aurait dû inciter le président Keith Saeed à rouler sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.

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