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Kaïs Saïed : la disparition brutale et le partage des Tunisiens entre accueil et angoisse


Depuis le 23 mars, le président tunisien Kaïs Saïed est invisible, une absence qui alimente les rumeurs et les spéculations. Sa dernière apparition publique a eu lieu le 22 mars à la mosquée de la Zitouna pour la prière de veille de Ramadan. Depuis, la page Facebook de la présidence, qui informe habituellement sur les activités présidentielles, n'a pas été mise à jour depuis le 23 mars. Bien que le président ait rencontré Paolo Gentiloni, commissaire européen à l'Économie, le 27 mars, aucune information n'a été communiquée depuis. Les Tunisiens s'interrogent publiquement sur la situation, mais en l'absence d'informations officielles, les rumeurs se multiplient sur les réseaux sociaux. Certaines évoquent une possible maladie cardiaque, mais rien n'a été confirmé. La question de la vacance de pouvoir est soulevée, révélant la faiblesse de la Constitution de 2022 sur ce point. Les articles 107 et 108 prévoient que le président peut déléguer ses pouvoirs au chef du gouvernement en cas d'empêchement provisoire. En cas de vacance de la présidence, l'article 109 énonce que le président de la Cour constitutionnelle prend provisoirement les fonctions de président de l'État pour une période allant de 45 à 90 jours.



Certains partisans de Kaïs Saïed tentent de démentir les rumeurs en diffusant d'anciennes photos, mais cela ne fait qu'ajouter à la confusion et à l'anxiété. D'autres soulignent que les demandes de diffusion d'un bulletin de santé du président sont restées sans réponse, tandis que certains optimistes rappellent que Kaïs Saïed avait l'habitude de se retirer à certaines périodes avant de prendre le pouvoir. D'autres encore estiment que cette absence pourrait être une réaction à la pression internationale visant à signer un accord avec le Fonds monétaire international, que le président perçoit comme une ingérence.


Malgré ces spéculations, les Tunisiens attendent toujours une déclaration officielle. Qui aura le courage de la faire ? Pour l'instant, le silence règne et la Kasbah, siège de la primature, continue de traiter les affaires courantes. Cette attitude risque de devenir de plus en plus surréaliste avec le temps.

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