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Comment surmonter sa jalousie ? On a demandé à un psy


Comment mettre sa rancœur au tapis ? Nous avons posé 3 questions à Yves-Alexandre Thalmann, psychologue et auteur de "Petit cahier d'exercices pour surmonter la jalousie" aux éditions Jouvence. Libérez-vous !

La jalousie, un peu, beaucoup, à la folie... il n'est pas toujours facile de gérer ce sentiment qui nous dépasse et qui peut nous pourrir la vie ou mettre notre histoire d'amour en danger. On a discuté avec Yves-Alexandre Thalmann, psychologue, qui vient de publier aux éditions Jouvence Petit cahier d'exercices pour surmonter la jalousie. Entrez avec lui dans les coulisses de ce sentiment et voyez un peu comment le mettre KO !


Pourquoi nous ne sommes pas tous égaux face à la jalousie ? D'où vient ce sentiment ?

Personne n'est égal devant les émotions, c'est ce qui nous rend unique. Notre tempérament, notre éducation, notre histoire personnelle, tout contribue à nous différencier les uns des autres. La jalousie est une émotion (brève) ou un sentiment (durable) qui naît lorsque nous perdons quelque chose au profit de quelqu'un d'autre. Par exemple, nous sommes jaloux de la nouvelle amoureuse de notre ex, ou un enfant est jaloux d'un camarade qui "s'approprie" son meilleur ami. Il y a toujours l'idée de retenir quelque chose qui s'en va.

La jalousie est un sentiment comme un autre, ce n'est pas une pathologie. Ce qui peut devenir pathologique, c'est l'incapacité à la gérer, conduisant à des comportements violents par exemple. La possessivité et le contrôle sont souvent les réponses comportementales que donne le jaloux à ce qu'il est en train de vivre : par peur de perdre, il va contrôler davantage.

Difficile de dire d'où vient la jalousie, mais si elle n'est pas modulée, elle prend de plus en plus de place. Par exemple, si notre conjoint est jaloux, on va limiter nos sorties et toutes les occasions qui pourraient faire naître une crise chez lui… de sorte qu'il va encore plus vouloir contrôler et surveiller. Pour éviter cela, il convient de ne jamais donner suite aux tentatives de contrôle du jaloux, car cela envenime la situation.

Précisons que les hommes et les femmes ne vivent pas la jalousie de la même manière : les femmes sont davantage jalouses d'un possible sentiment de leur partenaire vis-à-vis d'une rivale, alors que les hommes le sont d'un possible acte d'infidélité (un rapport sexuel).

Ajoutons encore qu'une personne sûre d'elle est moins encline à la jalousie. La confiance en soi est donc une piste intéressante pour se soigner de la jalousie maladive.

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Surmonter sa jalousie, c'est apprendre à se débarrasser de ce sentiment ou le contrôler ?

Ni l'un ni l'autre ! On ne se débarrasse pas des émotions, pas plus qu'on les contrôle. Mais on peut les apprivoiser. Cela signifie que l'on ne se laisse plus guider par l'émotion : on la ressent, mais on lui donne la suite que l'on choisit.

Ainsi, les jaloux ont tendance à surveiller leur partenaire (lire sa messagerie, fouiller ses poches, le faire suivre, etc.), à restreindre ses contacts avec autrui et l'isoler ("Ne va pas voir ta mère, elle dit des méchancetés sur moi !") et au final à le dévaloriser pour l'empêcher de voir d'autres personnes ("De toute façon, avec ton physique, je ne cours pas un grand risque…"). Tous ces comportements sont évidemment contre-productifs : ils finissent par faire fuir les gens plutôt que de nous les attacher.

Surmonter la jalousie, c'est apprendre à vivre avec sans lui donner suite. La ressentir, mais pas l'agir. On pourrait dire qu'il s'agit de "dépotentialiser" la jalousie.


Quelles sont vos principaux conseils pour surmonter la jalousie ?

Le premier point est de comprendre que la jalousie appartient à celui qui la vit. Elle n'a pas à être attribuée à quelqu'un d'autre. Il faut être catégorique sur ce point ! C'est également le cas pour la violence : peu importe ce que l'autre me fait, je reste maître de mes réactions (et je dois en assumer la pleine conséquence).

Du moment que l'on a accepté la jalousie comme un sentiment en nous, nous pouvons l'explorer : de quoi avons-nous peur exactement ? Pourquoi ? Est-ce réaliste ? Et que se passerait-il si nos craintes s'avéraient fondées ?

Ensuite, il est crucial de ne pas s'adonner aux comportements qui rassurent dans un premier temps, mais qui pourrissent la relation dans un deuxième : surveillance, contrôle, restriction des contacts, dévalorisation.

C'est ainsi que nous pouvons apprendre à ressentir la jalousie, mais sans l'agir : "Ok, je suis jalouse que tu sortes manger avec ton ex, mais je te souhaite une bonne soirée et je ne voudrais pas que tu y renonces." Car ce n'est pas le ressenti qui fait problème, mais bien les agissements consécutifs.

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