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Suisse-Suède, le mur de briques rouges a fini par céder


Solidaire et travailleuse, la Nati a longtemps résisté aux vice-championnes olympiques lors de leur deuxième match à l'Euro. Elles terminent avec une défaite honorable (2-1) et surtout la conviction d'avoir encore un coup à jouer dimanche contre les Pays-Bas

Le regard peut se poser n'importe où. A Sheffield, il ne pourra éviter les murs en briques rouges. Les petites maisons ouvrières, en briques rouges. Les friches industrielles, en briques rouges. Les quartiers rénovés des classes moyennes-supérieures, en briques rouges. Il y a même des ornements motif briques rouges pour accorder au décor les bâtiments constitués d'un autre matériau. Bien sûr, le stade de Bramall Lane arbore lui aussi ses briques rouges. Et sur sa pelouse, contre la Suède, l'équipe de Suisse féminine de football s'est voulue mur de briques rouges.


Pour son deuxième match à l'Euro, contre l'une des formations favorites à la victoire finale, elle a fini par céder, s'inclinant sur le score de 2-1. Mais elle a surtout signé une performance collective remarquable, qui a de quoi nourrir sa confiance avant sa troisième et dernière rencontre dans le groupe C, dimanche contre le Portugal. Bien sûr, un nul aurait été meilleur encore pour le moral, mais une qualification pour les quarts de finale devrait rester à sa portée malgré la défaite.

De la chambre de son hôtel en ville, à la veille du coup d'envoi, le sélectionneur Nils Nielsen a-t-il contemplé les murs en briques rouges en se disant que c'est exactement à cela que sa Nati devrait ressembler? Sa composition était la même que samedi, lors du nul contre le Portugal (2-2), à la seule exception de la grande défenseuse centrale Rahel Kiwic, relayée par Luana Bühler après avoir souffert des fameux troubles gastro-intestinaux qui ont perturbé la préparation de la Nati. Des neuf malades des derniers jours, il n'y en avait d'ailleurs qu'une sur la pelouse, Eseosa Aigbogun.


Différence manifeste

Les intentions, en revanche, étaient bien différentes que lors du premier match. Beaucoup plus défensives, sans velléité de trop garder le ballon. Le Danois avait prévenu en conférence de presse qu'il n'y avait de toute façon pas mille manières différentes d'aborder un match contre la Suède. La Suède? Raymond Poulidor fait équipe féminine de football. Des finales en pagaille dans les grands tournois (une en Coupe du monde, deux aux Jeux olympiques, trois à l'Euro) pour aucun trophée, ou presque: le seul Euro 1984, premier du nom, disputé entre quatre équipes…

Mais les Scandinaves ne sont pas deuxième du classement mondial pour rien. Leur dernière défaite remonte à plus de deux ans (un match amical contre l'Allemagne). Dans la foulée, elles ont tenu en échec les championnes du monde américaine et étrillé à peu près tout ce qui se présentait de moins redoutable. En avril, la Géorgie en a pris quinze. C'est que la Suède n'a pas de star monopolisant la lumière, que d'excellentes joueuses - il faut toutes les citer ou n'en citer aucune.


Dès les premiers instants du match, la différence de niveau technique saute aux yeux des 12 914 spectateurs (dans un stade de 32 000 places). Les Suédoises ont la passe plus sûre, le changement de rythme plus facile, la sortie de zone plus sereine. Et dans cet Euro, cela ne semble pas devoir pardonner: en première mi-temps, l'Italie a encaissé cinq buts contre la France, la Norvège six contre l'Angleterre. Mais la Suisse, elle, tient. Retranchée dans ses vingt derniers mètres. Mais farouchement. Gaëlle Thalmann n'a pas effectué la moindre intervention délicate après 45 minutes. Mur de briques rouges.


Fin de match difficile

Au retour des vestiaires, la Nati semble émoussée. 53e minute: Stina Blackstenius s'en va seule au but, la défense parvient in extremis à la reprendre. 54e minute: Fridolina Rolfö s'en va seule au but, et cette fois c'est l'ouverture du score. Fissure dans le mur. Va-t-il s'écrouler, les briques rouges abîmées par leurs efforts du jour, l'inertie des jours précédents, le manque d'entraînement? Non: une minute plus tard, Ramona Bachmann hérite du ballon en bonne position, elle le caresse, il file dans la lucarne adverse.

L'attaquante star de la Nati devra sortir, visiblement blessée. La gardienne Gaëlle Thalmann aura aussi plusieurs fois besoin de soins. La Suède finira par en profiter, Hanna Bennison inscrivant un magnifique but d'une frappe aux vingt mètres. Le troisième sera annulé par la VAR en fin de match, puis en raison d'une position de hors-jeu détectée tardivement.

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